American COPS

COPS - FOX

Alors que les américains les appellent les cops, le shérif, ou l’officier. Nous on les appelles les flics, les poulets, les keufs, ou plus poliment les policiers, mais ils ont tous le même métier : faire régner l’ordre et la paix.

Pourtant outre-Atlantique, leurs méthodes sont bien différentes de chez nous. C’est vrai, nous, les français, avons un cliché du flic américain brute, violent, et débile. Car trop souvent comparé, et parfois à tord, à nos flics français et à nos méthodes beaucoup plus gentilles. Il y a une explication, et grâce à l’émission américaine « COPS » diffusée sur la FOX on peut en apprendre beaucoup en écoutant et en regardant leur méthode.
Cette émission est présentée sous forme de série TV réalité, chaque épisode dure environ 20 minutes. Un caméraman et son preneur de son montent à bord d’une patrouille et on suit l’intégralité d’une intervention (trois par épisode), de A à Z. Là où certaines images peuvent choquer, la réalité est de mise sur le territoire du Yankee !

J’avoue qu’il faut bien tendre l’oreille pour suivre cette émission, car c’est du pure américain, et on remarque souvent que les interpellés viennent du milieu pauvre des États-Unis, très loin de l’image idyllique et de la richesse américaine. C’est un langage différent, avec un accent américain poussé au maximum (Hollywood chewing-gum !), surtout quand un « noir » (ne voyez pas de racisme là dedans) où leurs phrases peuvent s’assimiler à l’accent « racaille » de notre territoire. En tout cas ca améliore mon anglais, y’a pas de doute ! Et c’est souvent les mêmes mots qui reviennent…

« Disturbance Call », « Deputy Assistance », « Assault Call », « Pursuit », « Stolen Vehicule », « Street Patrol »; une poignée d’exemple de noms donnés aux types de missions reçues par le « dispatch » (centre de contrôle par radio).
On va analyser deux interpellations, dont la première où on verra en quoi un simple contrôle de routine peut tourner à une arrestation immédiate. Je veux vous montrer comment la procédure d’arrestation est très différente de la notre, surtout les procédures de contrôle de la personne.

Petite parenthèse, je ne connais pas forcément bien la procédure française, je ne suis pas gardien de la paix, je me base uniquement sur des dizaines de reportages que j’ai pu regarder et de ce que je vois dans ma vie de tous les jours sur notre territoire. Donc prenez mes propos avec du recul, et je ne connais pas non plus exactement la loi américaine dans ces détails. Certains de mes dires peuvent s’avérer faux ou inexactes, mais je vous invite à me corriger en commentaire 😉

Rappelons deux choses qui sont souvent oubliées et quand on les rappelle ca peut nous amener à comprendre le flic américain. Car oui ils sont plus violents, oui ils tapent plus facilement, et oui nous mettent derrière les barreaux très facilement. Faut pas le nier, mais il ne faut pas nier non plus que le territoire américain a un taux d’homicide très élevé – Un homicide toutes les demi-heures et un vol toutes les 3 secondes (stats 2005 FBI) – ce qui classe le pays en top position, avec le continent africain, avant ou après je ne sais pas, nous n’allons pas rentrer dans les détails et les chiffres sur la criminalité dans le monde.
Deuxième chose, très importante, le port d’arme à feu est autorisé aux Etats-Unis, ce qui permet à n’importe quel individu de posséder une arme sur lui en marchant dans la rue, et de tirer en quelques secondes. Chose encore impensable en France, d’où les procédures très différentes des deux pays. Heureusement (oui heureusement, même si ca ne ferait pas de mal à certaines de personnes de faire un stage aux USA) on en est pas encore là.

Sachez aussi que le citoyen américain réagit assez différemment et si c’est avec violence, c’est généralement armé.

Allez, c’est parti, images !

La mission est une « Street Patrol », surveillance de quartier, les deux cops sont en patrouille et déjà, ils aperçoivent deux ados, qui n’ont pas forcément l’air très méchant, puisqu’ils marchent tranquillement et traversent le parking d’un super-marché. Ils décident de leur parler afin d’en savoir un peu plus sur eux… Le cop. a juste notifié qu’il y a eu beaucoup de vols dans cette zone, d’où la raison du contrôle…

  • Première analyse, à peine arriver sur les lieux, les cops. font leur première interrogations, sans raison apparente. De manière rapide, ils débarquent sur un parking de super-marché. Une scène pas forcément banale en France où généralement la police effectue des contrôles d’identités pour des raisons évidentes ou une situation particulière. Là nos américains sont beaucoup plus vigilents, et vous verrez qu’ils n’auront pas tout à fait tord.

 

Ils font connaissance, « Comment ca va ? » « Bien, et vous ? » (ils se serrent la main)

  • Ca c’est une attitude très américaine, en l’enlevant du contexte policier, en France on a pas cette attitude amicale et chaleureuse entre personnes inconnues. Nous on se croise du regard et on regarde au sol. En replaçant le contexte policier, en France on aurait qu’un simple « Bonjour » entre les deux personnes. Quelle différence ? Quel climat cela instaure ? C’est assez difficile à analyser… Mais comme l’attitude est différente aux Etats-Unis, cette relative amicalité, qui est surtout interprété par de la politesse, peut tout à fait se comprendre, d’ailleurs on le voit encore tout de suite après.

 

Le cop leur demande s’ils sont en « probation » ou en « parole ». C’est à dire s’ils sont soumis à certaines règles après un jugement ou en semi-liberté. Deuxième attitude le cop lui fait remarquer que sa coupe de cheveux est « cool », l’autre le remercie. Puis il leur demande ce qu’ils font ce soir : fête ? (« graduation party »), en quelle classe sont-ils ?

  • Remarquez le deuxième cop, sa main sur sa ceinture, notamment sur le « Taser » (pistolet électrique). Ca peut être un détail, mais pas forcément négligeable, puisqu’en réalité il se tient prêt à dégainer. Et ca on le remarque dans n’importe quelle situation. On en revient encore une fois au port d’arme autorisé pour n’importe quel citoyen. En France, aucun policier n’est prêt à dégainer quand il questionne quelqu’un.

 

Il leur demande ensuite s’ils ont leur papier d’identité sur eux, ils répondent que non. Étonné, le policier sort son calepin pour noter ses dires (nom, prénom). Vous allez voir que ca va se révéler important pour la suite…
Il enchaine en leur demandant s’ils ont déjà été arrêté pour quelque chose, et il demande de suite au jeune homme de retirer sa main de son pantalon. Réaction très rapide, l’ado. exécute en s’excusant.

  • Encore une preuve de l’extrême précaution qu’ont les cops américains. La raison est simple puisqu’on sait qu’on sait que le port d’arme à feu est autorisé sur le territoire, c’est donc un risque potentiel pour qu’il dégaine et tire.

 

L’ado. explique qu’il a eu de mineurs problèmes pour possession de drogue, des pilules d’extasie. Le cop lui demande si c’est vraiment « bien » ce genre de chose, pendant combien de temps il en a prit, puis il lui demande s’il a rien dans ses poches. L’ado. répond que non, mais il va quand même le fouiller.

  • Personnellement, l’ado. parait très décontracté, pas soucieux, attitude normal. Moi j’aurais déjà arrêter l’enquête, mais je me serais fait avoir 😉

 

Le deuxième cop. fouille la deuxième personne et lui demande ce qu’il a dans les poches, il lui dit qu’il a juste un briquet. « No pipes ? » (pipe artisanale où l’on réspire une fumée). Le cop tâte un sachet, il lui demande si c’est de la Marijuana. L’ado. répond non. Il lui demande son prénom, il répond « Chris ».
En poursuivant sa fouille il trouve finalement un sachet de pilules d’extasie. Suffisant pour dire « Mains derrière le dos, vous êtes en état d’arrestation ». Il le menotte ! L’ado. étonné répond que c’est pas le sien, que ce n’est même pas son short.
La premier ado. qui était questionné, n’a rien, comme il a laissé entendre.

  • Là on remarque de suite une procédure américaine, c’est les menottes direct. Et dans chaque arrestation, pour n’importe quoi, tant que c’est suffisant pour la loi de procéder à une arrestation, c’est les menottes. Ca peut choquer, mais c’est comme ca. Lors de mon séjour aux Etats-Unis, un collègue s’était fait arrêté pour un « léger » excès de vitesse, ils l’ont menotté et mis en garde à vue (jail = prison), ca l’a choqué. Ca peut se comprendre, là où en France on est encore loin de procéder ainsi.

 

L’ado. continue de nier que c’est à lui, qu’il n’a rien, mais le policier n’y croit pas. Il balance une blague en demandant s’il n’a pas de pilules dans le sandwich. Et là le policier trouve son portefeuille, et sa carte d’identité. Souvenez-vous qu’au début ils avaient nié ! L’ado. dit que c’est une carte périmée, et le nom affiché est Ryan. Hors, le cop avait noté qu’il avait dit Chris. comme prénom au début. Là c’est une accumulation de preuves qu’il cache quelque chose sur son passé…
Le policier annonce qu’il a caché sa vraie identité et lui demande pourquoi, s’il a des « warrants » (s’il s’est déjà fait jugé). Il a dit oui (mais je n’ai pas compris les raisons), c’était quand il avait 17 ans. Le policier lui demande de s’asseoir à côté de son ami. Il lui énumère tous ses mensonges qu’il a dit depuis le début.
Ensuite l’ado. interpelé avec les pilules dit qu’il vient d’emménager et que c’est son colocataire, qu’il vit avec 4 autres personnes, mais qu’il ne les connait pas puisqu’il vient d’emménager.

Le premier ado. est amené à part, et le cop. lui explique qu’il peut être arrêté pour complicité, même s’il ne fait rien, car il était avec…etc. Il ne comprend pas car il n’avait rien sur lui. Le cop. finit par conclure qu’il ne veut pas être arrêté en tant que complice. L’’épisode se termine quand le cop. revient sur le second ado. pour lui dire clairement les raisons de son arrestation et ses droits.

J’ai particulièrement trouvé intéressant cet épisode, même si il n’y a aucune action, dans le fait que d’un simple contrôle, ils menottent et arrêtent quelqu’un pour le sachet d’extasie trouvé, et les mensonges. Les cops. sont allez loin dans leur investigations, c’est bien, c’est normal diront certains. Mais je ne sais pas si en France ca se serait passé comme ceci. Surtout si on part du premier point : « Est-ce que un tel contrôle aurait été fait sur ce genre de personne dans cette exacte situation ? ».

Le deuxième épisode que vous allez voir, je serais beaucoup moins bavard, mais je vous encourage à observer l’attitude de chacun et de comprendre parfois cette brutalité qui peut être justifié, même si parfois ca l’est pas. Certes, la présence de la caméra peut aussi freiner l’attitude de certains policiers américains, mais dans beaucoup d’épisodes, l’agressivité est bien présente que se soit au niveau du suspect que du policier.

Faut comprendre qu’aux Etats-Unis, on doit obéir au policier, on ne doit pas parler s’il nous demande pas. Et si on obéit correctement tout se passe pour le mieux. A chaque contrôle, la tension est là, le risque de la présence d’arme à feu sur le suspect est tellement grande, que ces précautions peuvent au final être interprétées comme normales.

Cette situation, c’est un « Jay Walking », c’est à dire marcher sur la route. Oui c’est interdit aux Etats-Unis, un peu comme en France, sauf que là-bas on peut se faire arrêter pour ca. Chez nous, jamais… Faut savoir que généralement on respecte la loi outre-atlantique, même si ca peut paraitre paradoxal 🙂
Les gens connaissent la méthode des policiers américains, ils savent très bien qu’ils ne rigolent jamais, et que la moindre infraction n’est pas toléré. Donc par exemple on verra toujours les gens traverser aux passages piétons, les gens faire la queue comme il faut…
Et on ne vole pas aux Etats-Unis, oui c’est Has-Been… On préfère tuer. (humour). De toute façon voler à l’étalage serait tellement ridicule, puisque le voleur serait intercepté de suite par une horde de flics.
Faut savoir aussi qu’on « dénonce » beaucoup là-bas. En France, on a tendance à fuir ou à regarder la scène bêtement devant une situation d’agression ou vol. Alors que chez l’oncle Sam c’est le premier qui compose le 911 (numéro d’urgence) qui a gagné ! Pour une embrouille dans un restaurant, sur un parking… Les passants appelleront le 911 très rapidement. Car ca peut vite dégénérer là-bas. Ca se comprend aussi.
Et surtout ne vous garez pas où c’est interdit, vous êtes sur de retrouver votre voiture à la fourrière dans les minutes qui suivent car quelqu’un vous aura probablement dénoncer, alors qu’en France on se gare allégrement sur une place handicapé ou sur une ligne jaune… C’est vrai que ca peut paraître extrême, mais pourquoi finalement, nous, ne respectons pas la loi ?

Revenons à la situation… Le cop lui demande pourquoi il marche sur la route, la personne s’explique (argent, père, motel…). le cop. lui demande les habituelles questions s’il a déjà été arrêté, et surtout si il a déjà eu une amende. Grosse erreur de la part du suspect, car il dit que non, et le cop. insiste en lui disant « jamais de votre vie ? », et il dit non. Le cop. n’y croit pas et veut donc vérifier son identité. Malheureusement il n’a aucune carte d’identité valide sur lui, il vient de Californie, il n’a pas de job ici…
Puis il voit son père arriver, le cop. demande au père de s’éloigner, son fils (le suspect) veut le voir. C’est l’embrouille qui commence, et le suspect va en profiter pour prendre la fuite, on ne sait pas trop pourquoi… Donc là le cop. part à sa poursuite. Finalement le suspect s’arrête et là c’est le show à l’américaine. Surtout que le cop. est tout seul, il doit donc être très vigilent ! Taser en main…etc. Il n’y a plus qu’à regarder les images 🙂

Bon vous avez compris qu’une arrestation peut être très violente, et relativement différente de l’arrestation française, puisque le danger d’une arme potentielle sur le suspect ne doit jamais être oublié.
Après l’arrestation, le premier cop. dit au second arrivé sur les lieux qu’il doit interpellé le père du suspect puisqu’il est intervenu dans l’affaire sans la permission du cop. et il ne faisait qu’appeler au téléphone son fils. On peut considérer peut-être ca à un excès de zèle, mais on peut voir que la situation peut vite dégénérer surtout quand un cop. est seul, d’ailleurs on remarque bien qu’il regarde tout autour de lui.

Voilà ma mini-analyse sur le sujet, je souhaitais donner peut-être une autre vue de la police américaine, et comprendre qu’il ne faut pas huer haut et bas dès qu’on voit une vidéo violente entrainant des cops américains. Chaque pays est confronté à ses propres problèmes, on ne peut pas les traiter de la même manière. Et peut être que si les homicides seraient amenés à augmenter en France, notre police changera ses habitudes et cette fois-ci on pourra blâmer que notre pays !

Publié le par titi Publié dans Général

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